Le grand retour de Stendhal, ça vous tente ?

MAJ (vendredi, 23h15) : Ce soir, j'ai appris à regret que le spectacle ne pourrait avoir lieu dimanche et serait donc reporté. J'essayerai de vous tenir informés en temps voulu. En attendant, Antoine Quirion accepte que je laisse ma chronique en ligne...

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Vous n'avez encore rien prévu pour ce week-end ? Je vous suggère d'aller faire un petit tour... au cimetière Saint-Roch ! Ami(e)s grenobloi(e)s, soyez sûrs que je vous aurais volontiers accompagné : une originale déambulation entre les allées sera en effet proposée par la compagnie L'Élan-Théâtre, en réponse à une commande de l'association qui gère les lieux. J'ai déjà vu deux des trois spectacles présentés dans ce cadre pour le moins inattendu (et j'en reparlerai peut-être en juin). Dimanche, j'aurais bien aimé voir le troisième, En attendant Stendhal, que j'ai malheureusement manqué la saison dernière.


Cela ne m'empêchera certes pas de vous encourager vivement à y assister. C'est au cours d'une manifestation officielle méconnue, le Printemps des cimetières, qu'il avait été présenté pour la toute première fois. Il consiste en une balade théâtrale pour découvrir les sépultures de diverses personnalités contemporaines de Stendhal, né à Grenoble en 1783. Surprise : mort d'apoplexie en 1842, le célèbre auteur avait émis le souhait d'être enterré à Andilly, une ville du Val-d'Oise où il avait séjourné, avant finalement d'être enseveli dans le cimetière de Montmartre, à Paris. La pièce de dimanche imagine un éventuel retour des cendres de l'écrivain en sa ville natale, ce qui fait inévitablement polémique. Une visite organisée sur place doit permettre de valider ou non cette épineuse décision, mais la personne désignée comme guide est aux abonnés absents. C'est donc un sympathique fossoyeur qui prend le relais - et explique l'émoi des pensionnaires...


Ressusciter les morts pour parler d'un grand nom de la littérature classique, cela vous semble loufoque ? C'est le cas ! Néanmoins, à moins d'une catastrophe météorologique, je peux vous assurer que vous passerez un très joyeux moment avec En attendant Stendhal. Écrites et jouées selon le même principe, les deux pièces que j'ai vues au cimetière Saint-Roch l'année dernière sont de petites merveilles de finesse et offrent une leçon d'histoire sans le moindre aspect rébarbatif. Légère et généreuse, la plume d'Antoine Quirion - auteur-interprète que je vous ai présenté en février - fait des merveilles. Ayant déjà vu jouer l'ensemble de ses complices comédiens, je peux vous assurer de leur talent pour embarquer le public dans une drôle d'aventure - Margaux Lavis, Gabriel Tamalet et Simon Lapierre sont de fait des habitués, à l'Élan-Théâtre. Vous en dire plus serait trahir le secret de la création artistique : je me refuse à le faire aujourd'hui. Juste une précision d'ordre pratique, afin d'approfondir le sujet : le texte de la pièce ayant été édité, vous pourrez sans aucun doute rentrer avec un petit souvenir de votre escapade dominicale. Pour le coup, sortir de chez demeure la première des choses à faire !

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Attention, représentation unique...

Elle est prévue dimanche 8 mai, à 15h00, au cimetière Saint-Roch de Grenoble. Les spectateurs sont invités à se munir d'un pliant s'ils souhaitent s'asseoir sur le chemin de la promenade (dont la durée peut légèrement dépasser une heure). Deux autres pièces - La marche de l'Empereur et Les temps modernes, et au-delà... - seront, elles, jouées les 19 et 26 juin prochains. Avis aux impatients : toutes les infos utiles sont d'ores et déjà disponibles sur le site Internet de l'Élan Théâtre.

Et merci à la photographe du jour ! 
La très talentueuse Ania Dorel est l'autrice des deux images que j'ai utilisées pour illustrer ma chronique aujourd'hui.

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