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Affichage des articles du mars, 2022

Quatre sœurs... et un mystère

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Un intérieur. Quatre filles. Chacune a les pieds nus et une robe blanche qui lui descend jusqu'aux genoux. Quatre sœurs. Leur mère a disparu et ne donne plus la moindre nouvelle. Leur père est parti et, semble-t-il, leur fait parvenir de l'argent pour qu'elles subviennent à leurs besoins. Qui sont-elles ? Que font-elles ? Où sont-elles vraiment ? Un voile de mystère entoure d'emblée Les Demoiselles du pont , une pièce coécrite par Aurélie Preux et Claude Romanet , à l'affiche du Théâtre Prémol demain et les trois premiers jours d'avril (cf. ci-dessous). Ses auteurs la présentent comme un  thriller fantastique... Pour l'heure, je n'ai pu en juger qu'à partir de courts extraits, présentés publiquement lundi et jeudi la semaine dernière. Expérience assez agréable et intrigante pour me donner envie de découvrir la pièce en entier... dès que ce sera possible ! Par chance, Claude Romanet a également accepté de m'en dire un peu plus : " Les sœurs

Nacera Belaza, l'ombre et la lumière

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Je vous l'ai déjà dit : la danse n'est pas la discipline artistique dont je parle le plus facilement. Il n'empêche que j'ai envie de la considérer avec le même intérêt que les autres, en saisissant toutes les occasions de la connaître un peu mieux. Saisir l'occasion : c'est précisément ce que j'ai fait il y a exactement dix jours, en répondant favorablement à une invitation à découvrir le travail de Nacera Belaza . La chorégraphe et danseuse franco-algérienne est venue sur la scène de la MC2 pour ouvrir un festival joliment nommé Transes-en-Danse . J'évoque le spectacle après coup : une fois n'est pas coutume... En réalité, Nacera Belaza n'a pas proposé un, mais deux extraits de son répertoire au public de la salle René-Rizzardo. Avec La Nuit , un solo issu d'une pièce plus longue intitulée Le Trait , elle s'est d'abord présentée seule sur le plateau. Surprenante apparition à la clé : au début de ces vingt minutes de pure rêverie, l

Bobato arrive à bon port

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Bobato ? C'est l'histoire de " deux mecs qui se connaissent depuis qu'ils ont 16 et 18 ans... et en ont désormais 30 et 32 ". L'explication vient de Félix Desgranges, le plus âgé du duo, à Grenoble depuis déjà plus de dix ans, mais originaire d'Avignon, comme son ami Florian Durant. Lequel précise : " Nous nous sommes en réalité découverts grâce à la musique. On s'est connu en soirée, puis, très vite, en répétition ". Anciens d' ULC , un groupe grenoblois de rock prog, les deux potes s'adonnent désormais à la pop. Ils seront à la Source vendredi pour le tout premier (gros) concert de leur jeune formation ! Au départ, il paraît que c'est plutôt Félix qui connaît la musique - ou en tout cas les influences suivies du temps d' ULC . Florian l'affirme, malgré le regard sceptique de son binôme : " C'est un vrai audiophile... depuis l'âge de quatre ans et demi ! P our moi, c'est arrivé plus tard : j 'étais a

Musée de Grenoble : du neuf avec Levieux

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Il y a du nouveau sur les murs du Musée de Grenoble ! L'établissement, qui inaugurera bientôt sa nouvelle exposition temporaire, présente depuis hier une nouvelle œuvre d'art ancien : La Bénédiction de Saint Jean-Baptiste par Zacharie, toile du peintre nîmois Reynaud Levieux (1613-1699) que les critiques et historiens surnomment parfois le Poussin provençal. Malgré sa surprenante longévité, cet artiste a été quelque peu oublié, à la différence de certains de ses contemporains comme Nicolas Mignard ou Jean Daret - ses rivaux. Fils d'un maître verrier, il n'a laissé qu'une production peu abondante... Qu'une de ses créations puisse être exposée au Musée de Grenoble , pour cinq ans au moins, ne doit rien au hasard. L'établissement isérois est en fait le partenaire du Musée de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), propriétaire de ce tableau, caché au regard du public depuis 1974 et qui, entreposé depuis lors dans les combles d'une chape

Le déclic, c'est la claque !

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Avez-vous vu Illusions perdues ? J'estime que l'adaptation cinématographique du roman de Balzac par Xavier Giannoli n'usurpe ni les sept César décrochés le mois dernier, ni le relatif succès public qui est le sien (945.000 entrées à ce jour). Ce beau film a un autre mérite : il remet en lumière la claque, une pratique jadis en vigueur dans les théâtres et maisons d'opéras. Elle consistait à payer une partie du public pour applaudir ou huer la pièce du moment, garantissant sa réussite ou son échec retentissant ! Et ce sera aussi le thème et le titre d'un spectacle au Théâtre en Rond de Sassenage samedi... Fred Radix y arrive en habitué des lieux. Il y est venu plusieurs fois et notamment pour présenter Le Siffleur , sa création précédente, un véritable "carton" sur les planches, puisque déjà joué à quelque 600 reprises, en France comme à l'étranger. Cette fois, l'auteur, metteur en scène, comédien, siffleur, compositeur et chanteur (ouf !) ne se

Un généreux voyage vers l'Orient

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Je ne suis pas sûr que vous y soyez toutes et tous attentifs, alors je vais l'écrire explicitement : sur ce blog, je vous parle avant tout de professionnels. Ce n'est pas au nom d'un quelconque "élitisme" - ce mot me rend méfiant, à vrai dire. Simplement, je tiens absolument à souligner l'idée que l'art et la culture forment d'abord un métier pour nombre d'artistes et techniciens du spectacle, sans compter même les personnels administratifs des institutions qui les entourent parfois. Ce qui ne veut surtout pas dire que je reste insensible à ce que peuvent proposer les amateurs ! C'est même le contraire... Ce samedi, je suis retourné au Théâtre Prémol pour voir un spectacle au titre prometteur : Marco sur la route de la soie . C'est avec plaisir que j'ai découvert une pièce étonnante, qui combine théâtre, musique, chant, danse et projections vidéo pour offrir au public un beau voyage, de l'Isère aux montagnes de l'Himalaya indie

Quatre femmes sous les projecteurs

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Elles joueront la première de cinq représentations ce soir, deux jours seulement après la Journée internationale des droits des femmes . Elles y ont pensé, bien sûr, et y voient un heureux hasard. Céline Bontempo, Sophie Brusset, Camille Gineau et Lola Stackler arrivent aujourd'hui au Midi / Minuit , à Grenoble, avec  D'abord, ils nous regardent , leur second spectacle. Invité à assister à une répétition, j'ai découvert quelques extraits du texte de Claude Monteil lundi et me sens impatient d'en appréhender l'intégralité. Après Clôture de l'Amour , de Pascal Rambert, la compagnie Oh et Puis M...! , fondée en 2019 à Grenoble, est elle aussi dans les starting-blocks . La longue crise sanitaire n'est certes pas venue à bout de sa motivation. Sur le plateau, quatre femmes, donc, anonymes, chacune juchée sur un tabouret de bar - en robe de soirée et chaussures à talons hauts. Équilibre instable, si ce n'est précaire. Leur nom ? Ce sera donc au public de les

Charlotte des Georges : la maternité triomphante ?

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Ses activités sont si nombreuses que vous la connaissez peut-être, pour l'avoir croisée à la radio, à la télé ou au cinéma. C'est sur les planches du Théâtre en Rond , à Sassenage, que Charlotte des Georges débarque vendredi pour un spectacle en solo, La Reine des abeilles , qui parle - avec humour - d'un sujet qu'elle connaît bien : le désir d'avoir un enfant. Un désir que la comédienne indique avoir eu tardivement et qui, de son propre aveu, s'est transformé pour elle en véritable quête. L'idée est aujourd'hui d'en rire avec elle, ce que j'ai fait il y a tout juste quelques jours... non sans avoir branché mon micro ! Charlotte, bonjour. Vous parlez de votre envie d'être maman comme d'un parcours initiatique, une douce folie... Le spectacle est une sorte de road movie hormonal ! Comme beaucoup de filles de ma génération, j'ai fait des études, travaillé, fait la fête... sans voir le temps passer. Être maman était sans doute le truc

En toute égalité

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En avez-vous conscience ? Aujourd'hui, dans notre belle France, les femmes ne représentent encore que 14% des artistes programmés dans les festivals et à peine plus - 25% - de toutes les têtes d'affiche invitées dans les salles de concerts orientées vers les musiques actuelles. On n'y compterait d'ailleurs que 2% de techniciennes et à peine 12% de dirigeantes. Autre statistique : seuls 17% des sociétaires de la SACEM sont des femmes. Ces chiffres étonnants, je les ai découverts dans le dossier de présentation d'un événement qui arrive dans l'agglo grenobloise. Ce qui m'a donné envie de l'annoncer... Cet événement, c'est le festival Les Femmes s'en Mêlent , dont les organisateurs sont heureux et fiers de célébrer le retour. Au programme : des concerts, projections, ateliers, discussions et sets DJ, le tout réparti dans quatre lieux différents. " Repaire historique " de la manifestation, le Ciel s'est associé avec deux autres struct

Hommes, femmes : mode d'emploi

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Une fois n'est pas coutume : je ne compte pas vous parler aujourd'hui d'un spectacle à venir dans l'agglomération grenobloise, mais d'une pièce qui sera bientôt jouée à Lyon, après une précédente présentation publique dans un village de l'Ardèche. C'est par le biais de ma page Facebook que j'ai été contacté par Jean-Malik Amara , qui s'est présenté comme l'ancien élève d'un de mes amis comédiens. Il m'a permis de découvrir La Supercherie Réciproque. Un grand plaisir. Avant nos échanges, j'ignorais tout de cette œuvre théâtrale, publiée en 1768 par une certaine Françoise-Albine Benoist . Avec ses complices Léna Genin et Guillaume Douat du collectif Les Herbes Folles , Jean-Malik a lui-même pu la connaître par l'entremise d' Aurore Evain , actrice, metteuse en scène et historienne du théâtre. Les Assises de la transmission théâtrale ont servi de cadre aux trois amis pour une première rencontre avec cette chercheuse, connue