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Affichage des articles du janvier, 2022

Marc-Antoine Cyr : « Gens du pays est né d'échanges »

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Cette fois, c'est fait : j'ai vu Gens du pays , la pièce dont je vous annonçais les premières représentations dans un article paru le 4 janvier dernier . Je ne suis pas le seul à l'avoir aimée : elle a connu un joli succès - ce qui me permet de penser que les dates espérées lors de la saison théâtrale 2022-2023 pourront bien se concrétiser. J'ai trouvé que cette œuvre abordait des questions cruciales pour la France actuelle, vis-à-vis de ce qui peut forger notre fameuse "identité nationale" ! Avec en personnage principal un jeune homme noir, confronté à un professeur, à une policière et à une mystérieuse meute de loups, il n'était pas gagné d'avance que tout cela soit aussi pertinent, poétique et agréable à suivre. C'est donc avec joie que j'aborde aujourd'hui une série de trois articles d'après-spectacle, avec pour chacun d'entre eux un interlocuteur différent. Je commence avec l'auteur, Marc-Antoine Cyr, originaire du Québec e

Münchhausen, quel drôle de héros !

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Je ne voudrais pas passer pour un snob, mais je le constate : les merveilleux opéras de Mozart et ma sincère conviction ne m'ont pas toujours suffi à démontrer à quel point la langue allemande peut être mélodieuse. Je persiste et signe ! Malgré ses consonnances germaniques, le nom de Münchhausen est doux à mes oreilles : il m'évoque aussitôt le plaisir que j'avais pris, enfant, à observer le baron qui le porte, dans un film de Terry Gilliam . Autant vous dire sans plus attendre que l'idée d'apprécier un spectacle intitulé Münchhausen ?  a rapidement titillé ma curiosité. Point d'interrogation compris... Ce spectacle, je ne l'ai toujours pas vu au moment de publier ces lignes, mais j'y assisterai dans une petite semaine. Adaptation scénique d'un texte du prolifique Fabrice Melquiot  paru aux éditions de l'Arche , il arrive à la Bobine  de Grenoble grâce à la compagnie Intermezzo . Au plateau, trois comédiens : Marguerite Courcier, Bastien Lombard

Un vrai-faux vaudeville venu de Russie

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Ce n'était pas prémédité, mais la coïncidence m'amuse : ce lundi, sur Envies de partages , un Russe succède à un autre. Comme annoncé au début de la semaine dernière, c'est l'occasion de retrouver la compagnie Müh et la pièce d'un auteur contemporain originaire de Sibérie, Ivan Viripaev, au titre étonnant : Les guêpes de l'été nous piquent encore en novembre . J'ai eu le bonheur d'assister à l'une des dernières répétitions. Plusieurs représentations sont au programme du Théâtre Prémol dès cette semaine, avant une tournée prévue en Isère au cours de la première quinzaine de mars (voir ci-dessous). Pour ces dates, Stéphane Müh -  à droite sur ma photo -  retrouve deux partenaires : Hélène Gratet et Patrick Zimmermann. Il s'appuie aussi sur une équipe réduite, où figure notamment Isabel Santos Pilot à la dramaturgie et aux costumes. L'histoire ? C'est celle d'un trio formé par Sarra, Robert et Donald, un couple et un vieux copain, lanc

L'amour du jeu et du hasard

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Molière, Shakespeare et... Tchekhov ?  Je n'ai pas fait de sondage pour vérifier, mais je me dis que le dramaturge russe compléterait idéalement un podium des auteurs les plus illustres du théâtre classique. Vous savez bien : ces signatures réputées au point que l'on considère inutile de voir une seule de leurs œuvres avant de prétendre les connaître par cœur ! Pour ma part, si je vous en parle, c'est parce que je me suis décidé à m'intéresser à  Derrière l'Ours , une version audacieuse de la pièce sortie en 1888 de l'imagination du maître précité ! Ce qui justifie sans doute... quelques explications liminaires. L'homme qui a vu  L'Ours  (avant moi) et n'a pas eu peur s'appelle Marc Balmand . Il se décrit lui-même comme un hyperactif et parle joliment de la compagnie qu'il a créée - L'Escabeau , à Voreppe - comme de " la jardinière où (il) plante ses idées ". L'originalité de Derrière l'Ours tient au fait que le public

Bouba Landrille Tchouda : « Une forme d'urgence »

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Autant le reconnaître tout de suite : de tous les univers artistiques, le hip hop est loin d'être celui que je connais le mieux. Même si j'ai vu et apprécié la grande expo de la Philharmonie de Paris sur le sujet, il me reste énormément à découvrir ! Sans me cacher, je peux dire aussi que je suis ravi à l'idée d'assister bientôt à un spectacle de Bouba Landrille Tchouda . Ma première rencontre avec le danseur-chorégraphe grenoblois date d'il y a deux ans, presque jour pour jour. J'étais venu dans les locaux de la compagnie Malka pour évoquer  J'ai pas toujours dansé comme ça . C'était alors sa dernière création... Pour Bouba , ce solo est presque un aboutissement. Un bilan artistique et intime : " Il s'est imposé comme une forme d'urgence , m'avait-il expliqué. À 46 ans, je me suis dit qu'il y avait autour de moi plein de gens, à commencer par mes enfants, qui me connaissent sans me connaître vraiment. Qui ignorent par exemple que

La compagnie Müh à pied d'œuvre

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Au menu du jour : un avant-goût de ce que le public de l'agglomération grenobloise pourrait découvrir lors de la saison théâtrale 2022-2023 ! Je n'écrirai que quelques lignes rapides pour annoncer  Les joueurs , cette pièce du Catalan Pau Miró que la compagnie Müh a commencé à travailler au théâtre Prémol en tout début d'année. C'est par une lecture publique organisée vendredi dernier - l'après-midi - que Stéphane Müh, Patrick Zimmermann, Stéphane Czopek et Anthony Gambin ont terminé cette session de répétitions. J'en ai donc profité pour interroger le premier nommé sur ce projet au long cours. " Patrick (Zimmermann) , un ami fidèle, m'a proposé ce texte d'un auteur que je ne connaissais pas du tout , m'a-t-il expliqué. J'aime toujours les personnages en décalage, mais qui gardent toujours une part d'humour. La désespérance ne peut se vivre que dans le rire ". Quatre protagonistes sont ici censés agiter nos zygomatiques : l'u

Arnaud Meunier : « Voltaire, rien que Voltaire »

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Je me décide aujourd'hui à avancer (un peu) plus vite que prévu pour vous proposer sans plus attendre l'interview d'Arnaud Meunier, réalisée au téléphone deux jours après ma découverte de "son" Candide . J'ai déjà du pain sur la planche pour les prochaines semaines, ce qui me pousse de facto  à donner la parole au metteur en scène dès ce dimanche. Ancien directeur de la Comédie de Saint-Étienne , il occupe les mêmes fonctions à la MC2 depuis le 1er janvier l'an dernier. Arnaud Meunier, bonjour. Une première question toute simple : comment allez-vous dans cette période chahutée ? Comme tout le monde, nous avons pris le pli et nous adaptons en suivant à chaque fois des protocoles d'action différents. On va dire que ça va ! On a très envie de voir le bout du tunnel pour retrouver une activité un peu plus stable et surtout, pour ce qui me concerne, développer le projet pour lequel j'ai été nommé et qui se retrouve pas mal freiné par cette crise sanita

Candide revisité

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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en allant voir Candide à la MC2 . Je m'étais simplement dit qu'il serait intéressant de découvrir ce spectacle d'Arnaud Meunier, son premier depuis son arrivée à la tête de l'institution grenobloise au début de l'année dernière. Avoir ensuite la possibilité d'échanger avec lui sur ce travail ne pouvait que me motiver à me "frotter" au fameux conte initiatique du grand Voltaire. Une précision importante à ce stade de ma chronique : je n'ai pas lu le livre ! C'est une lacune que je compte désormais réparer au plus vite. Il est le plus souvent judicieux d'ainsi revenir aux sources... Avant cela, c'est avec curiosité et appétit que je me suis plongé dans ce que l'auteur appelle " le meilleur des mondes possibles ". Avec, pour commencer, une belle surprise avant le lever de rideau : la présence sur scène de deux musiciens, l'un au piano (Matthieu Naulleau), l'autre à la batte

Honorine Lefetz, comédienne collective et singulière

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Ce fut une rencontre joyeuse... et bien arrosée : de passage à Paris en début d'année, j'y ai retrouvé Honorine Lefetz, partie de Grenoble il y a de longs mois, non sans quelques aller-retours, pour se former à l'art délicat de la marionnette. La pluie qui tombait alors sur la capitale était tout sauf un simulacre théâtral : descendue de vélo, la comédienne est arrivée trempée à notre rendez-vous. Après un bon moment de bavardage hors-micro, le temps de sécher, je l'ai trouvée heureuse de cette opportunité parisienne, fidèle à elle-même et prête à me révéler ce que j'ignorais de sa belle vie sur les planches... Premier constat : sa passion pour le théâtre ne date pas d'hier. "Hono" - comme l'appellent ses ami(e)s - avait huit ans lorsque tout a commencé. À l'en croire, c'est très simple : elle qui se montre souvent des plus convaincantes et énergiques sur scène était une petite fille assez renfermée sur elle-même, solitaire et pas très à l&

En attendant les gens...

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Sauf imprévu, c'est ce soir - et à l' Espace 600 de Grenoble - que doit avoir lieu la toute première représentation d'une pièce dont j'entends parler depuis longtemps : Gens du pays . Je ne la présenterai qu'assez vite aujourd'hui. J'ai toutefois l'espoir de l'évoquer une autre fois d'ici la fin du mois, après ma propre découverte et un échange avec certaines des personnes qui lui auront permis d'exister pour partir à la rencontre du public. Un cheminement créatif freiné par la Covid, semble-t-il. Extraite du dossier artistique : " France, 2017. Un ado, Martin Martin, est interrogé dans un bureau de police après s’être aventuré au-delà des écluses, dans la forêt des lampadaires, là où fraie la bande des Loups. Dans ses poches, aucun papier pour prouver son identité. Si on le retient, c’est simplement à cause d’une couleur sur sa peau ". Les éléments dont je dispose sont un peu plus complets et explicites, mais je préfère ne pa

Un appel, un espoir

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Un simple petit message aujourd'hui pour vous souhaiter à toutes et tous une très belle année 2022 ! Mes ondes positives s'orientent vers ma famille et mes amis, mais aussi, côté professionnel, vers celles et ceux qui travaillent dans le "secteur culturel" (quelle froide expression, quand on y pense, qui recouvre tant de réalités différentes... vous ne trouvez pas ?). J'en ai rencontré beaucoup, ces derniers mois, et j'espère que cela va continuer au cours de ce nouveau millésime. Artistes, techniciens et même personnels administratifs, je suis sûr que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre d'eux et me réjouis de pouvoir ensuite partager le fruit de mes échanges, comme une source de possibles émerveillements futurs. La période des vœux vient de s'ouvrir : c'est avec plaisir que je partage avec vous cette utopie et vous dis à bientôt ! ---------- Une précision sur l'illustration... La photo est de moi : c'est le bout d'une affich