Bouba Landrille Tchouda : « Une forme d'urgence »

Autant le reconnaître tout de suite : de tous les univers artistiques, le hip hop est loin d'être celui que je connais le mieux. Même si j'ai vu et apprécié la grande expo de la Philharmonie de Paris sur le sujet, il me reste énormément à découvrir ! Sans me cacher, je peux dire aussi que je suis ravi à l'idée d'assister bientôt à un spectacle de Bouba Landrille Tchouda. Ma première rencontre avec le danseur-chorégraphe grenoblois date d'il y a deux ans, presque jour pour jour. J'étais venu dans les locaux de la compagnie Malka pour évoquer J'ai pas toujours dansé comme ça. C'était alors sa dernière création...


Pour Bouba, ce solo est presque un aboutissement. Un bilan artistique et intime : "Il s'est imposé comme une forme d'urgence, m'avait-il expliqué. À 46 ans, je me suis dit qu'il y avait autour de moi plein de gens, à commencer par mes enfants, qui me connaissent sans me connaître vraiment. Qui ignorent par exemple que je suis arrivé en France à 7 ans, en situation irrégulière - ce que j'ai moi-même réalisé au moment où j'ai voulu signer un premier contrat". D'où cette vie soudaine d'évoquer son parcours, non sans l'avoir passé au prisme d'un autre regard : celui du metteur en scène Nasser Djemaï. "Cela n'a jamais été simple pour moi de prendre la parole devant les gens. Mon travail avec lui a justement consisté à définir comment on s'approprie cette dimension sur le plateau (...). Je ne me vois pas sur scène pour simplement amuser la galerie". Bouba a des choses à dire et des émotions à partager. J'ai d'ailleurs gardé quelques-unes de ses citations sous le coude. Parmi ses travaux récents, je conserve un autre très beau souvenir de Miracles, une autre de ses chorégraphies, écrite pour trois danseurs. Si nos agendas s'accordent, il n'est pas exclu que j'aie sous peu le vrai plaisir d'en rediscuter avec lui ! 

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Ses prochaines représentations...

- à l'Espace René-Proby de Saint-Martin-d'Hères les 26, 27 et 28 janvier,
- au théâtre des Allobroges de Cluses le 11 février,
- en tournée décentralisée à Saint-Étienne-du-Rouvray du 28 février au 5 mars,
- à nouveau en tournée décentralisée à Ivry-sur-Seine du 7 au 13 mars,
- au Théâtre de Nyons (pour le festival Danse au Fil d'avril) le 29 avril.

Précision : la photo de spectacle ci-dessus est signée Fabrice Hernandez, à qui j'adresse mes sincères remerciements. 

Autre info
: sur son site Internet, la compagnie Malka annonce une nouvelle création, Barulhos, pour cette année 2022. Autour de cette pièce pour six danseurs, Bouba indique vouloir inventer "un dispositif sonore singulier réparti dans l'espace qui apportera une sensation d'immersion, un va-et-vient entre intérieur et extérieur, bas et haut, jour et nuit". C'est prometteur !

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