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Affichage des articles du février, 2022

Résonance ; Chronique, fascinant objet non identifié

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Théâtre, danse, cirque, musique... même si ma liste n'est pas forcément exhaustive, je retiens souvent diverses catégories pour évoquer les formes d'art que je découvre sur scène. Problème : avec Résonance ; Chronique , je suis tombé sur un os ! Comment parler d'un spectacle où, accompagné de notes de guitare et de nappes électroniques, un récitant unique déclame un texte poétique sur un ton fluctuant et toujours captivant, de la confidence aux éclats de voix ? Je me suis dit que le plus simple était sans doute de poser la question aux artistes créateurs. Mais eux-mêmes s'interrogeaient encore... C'est près d'un mois après avoir pu assister à une représentation de leur " objet sonore " que j'ai reparlé avec Fernand Catry et Johan Roussey. Le premier, comédien, ne m'était pas inconnu : je l'avais déjà vu interpréter un Macbeth charismatique et puissant , dans une relecture de la pièce de Shakespeare alors portée par la compagnie (grenobloise

La fin d'une drôle de journée

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J'ai pris l'habitude de considérer un spectacle de théâtre en répétitions comme un puzzle. Là où les artistes et techniciens peuvent déjà avoir une petite idée du résultat de leur travail, le public non-spécialiste ne distingue souvent que des pièces éparpillées. C'est pourquoi je me réjouis quand j'ai l'opportunité de découvrir un projet dès son lancement. Une chance qu' Antoine Quirion , auteur, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie L'élan-Théâtre , m'a donnée récemment en me proposant d'assister à l'une des premières séances de travail autour de sa pièce  La goutte, la maîtresse et l'abribus ... C'est la fin d'une drôle de journée pour Charlotte, 32 ans, tout juste sortie d'un (bon) entretien et qui sera institutrice remplaçante dès le lendemain. La météo lui met les nerfs en pelote et le bus qui doit la ramener chez elle est en retard. Cela paraît pour ainsi dire inévitable : la jeune femme stresse et s'

Sylvie Jobert : « Ne pas tomber dans le chromo »

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Reverrai-je Gens du pays l'automne prochain ? Je ne l'exclus pas tout à fait, dans la mesure où je trouverais sympa d'y aller avec quelqu'un(e) qui découvrirait la pièce, pour pouvoir ensuite en débattre. En attendant, je suis heureux de l'avoir vue courant janvier et d'avoir eu l'opportunité d'échanger mes impressions avec certaines des personnes qui lui ont permis d'exister. Après Marc-Antoine Cyr , l'auteur, et Mouradi M'Chinda , l'interprète du personnage principal, je termine mon tour d'horizon avec Sylvie Jobert, la metteuse en scène des représentations déjà données à Grenoble et Saint-Martin-d'Hères... Sylvie, bonjour. Une question personnelle pour débuter : comment présenteriez-vous votre parcours jusqu'à aujourd'hui ? J'ai une longue expérience de comédienne, principalement au théâtre, mais aussi au cinéma et à la télévision. De façon plus ponctuelle, j'ai toujours réalisé des mises en scène - à peu près

Nicolas Hubert : « Le premier regard d'un enfant »

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Danse, nom féminin : forme d'art vivant, mode d'expression éphémère constitué de séquences de mouvements de corps dans l'espace souvent accompagnés par de la musique. Évidemment, tout est beaucoup plus limpide avec un dictionnaire sous les yeux. Mettre des mots sur les chorégraphies que je peux découvrir n'est pas ce que je fais avec le plus de facilité. Pour autant, c'est avec grand plaisir que j'ai assisté à une représentation de  D(u)o it yourself , la dernière création en date du tandem Giulia Arduca / Nicolas Hubert . Un plaisir ensuite prolongé d'un échange très intéressant avec l'artiste isérois... Ce spectacle est le quatrième que Nicolas joue avec sa compagne à la ville : " Giulia et moi avions envie de nous retrouver tout en étant tous les deux danseur et chorégraphe, dans un projet porté par nos compagnies respectives. Notre idée première était de créer un univers commun, sans que l'un de nous soit plus mis en avant que l'autre &

Vues d'en haut

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Les pierres ont-elles de la mémoire ? J'aimerais y croire ! En guise d'aparté, je veux vous dire un mot d'une exposition actuellement organisée à Grenoble : 1925-2025, Cent ans de paysages depuis la Tour Perret . Il reste une grosse semaine pour la voir à l' Ancien Musée de peinture (au 9, place de Verdun). Construit au 18ème siècle, cet impressionnant bâtiment est aujourd'hui un site classé : il accueille donc divers événements culturels, organisés par la Ville et ses partenaires. Poussé par la curiosité, j'ai régulièrement vu de belles et intéressantes choses entre ces vieux murs. Et cette fois encore... Peut-être l'ignorez-vous : plantée au cœur du parc Paul-Mistral , le poumon vert de Grenoble, la Tour Perret (108 mètres) demeure l'unique vestige d'une Exposition internationale inaugurée en 1925. Conçue par Auguste et Gustave, deux frères architectes spécialistes du béton armé, elle pouvait à l'origine servir à la promotion de cette techniq

Mouradi M'Chinda, une motivation bien ancrée

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Gens du pays , épisode 3 (sur 4). Comme annoncé il y a une grosse semaine, je souhaite bel et bien revenir sur la pièce avec plusieurs interlocuteurs. Aujourd'hui : Mouradi M'Chinda, 31 ans, l'interprète de Martin Martin. C'est quelques jours après le spectacle et dans le centre de Grenoble que j'ai pu rencontrer ce jeune artiste, visiblement à l'aise dans son rôle. Pas besoin de lui poser beaucoup de questions : loin des clichés parfois accolés à ceux qui font de la scène une zone d'expression prioritaire, il s'est livré avec une franchise remarquable. Pas frimeur, mais déterminé ! Et de fait passionnant... Sans hésiter et avant d'évoquer tout ce qui peut le rapprocher de son personnage, Mouradi m'a parlé de ses origines comoriennes, en me confirmant qu'il est né en France. Il m'a confié aussi qu'il ne se sentait " pas prédestiné " au théâtre. Après le bac, il se voyait plutôt devenir avocat pénaliste et a alors entamé des

Sébastien Geraci : « Pour moi, une folle parenthèse ! »

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Le Théâtre du Risque est l'une des premières compagnies grenobloises à m'avoir invité à découvrir son travail sur scène. J'ai la chance d'avoir déjà un bel aperçu de sa toute prochaine production : j'ai en effet pu voir  La Tour de la Défense , pièce du dramaturge argentin francophone Raúl Damonte Botana, alias Copi , en février l'année dernière. La troupe en réalisait alors un premier filage ouvert aux professionnels, au Déclic de Claix . D'agréables retrouvailles malgré le contexte "covidé" ! Un an moins un jour plus tard, la fine équipe se prépare à revenir sur les planches pour la première représentation publique de ce spectacle décapant. J'en ai parlé avec Sébastien Geraci, le metteur en scène. Toute la bande sera à la Salle du Jeu de Paume de Vizille dans pile une semaine, le 11 février, et deux autres représentations sont déjà programmées (lire en fin d'article). Avant de juger des modifications introduites à ce que j'ai vu en