Vues d'en haut

Les pierres ont-elles de la mémoire ? J'aimerais y croire ! En guise d'aparté, je veux vous dire un mot d'une exposition actuellement organisée à Grenoble : 1925-2025, Cent ans de paysages depuis la Tour Perret. Il reste une grosse semaine pour la voir à l'Ancien Musée de peinture (au 9, place de Verdun). Construit au 18ème siècle, cet impressionnant bâtiment est aujourd'hui un site classé : il accueille donc divers événements culturels, organisés par la Ville et ses partenaires. Poussé par la curiosité, j'ai régulièrement vu de belles et intéressantes choses entre ces vieux murs. Et cette fois encore...


Peut-être l'ignorez-vous : plantée au cœur du parc Paul-Mistral, le poumon vert de Grenoble, la Tour Perret (108 mètres) demeure l'unique vestige d'une Exposition internationale inaugurée en 1925. Conçue par Auguste et Gustave, deux frères architectes spécialistes du béton armé, elle pouvait à l'origine servir à la promotion de cette technique de construction. Aujourd'hui, l'idée est de réparer les outrages que le temps lui a infligés et de la rendre de nouveau accessible au public d'ici trois ans, pour célébrer dignement son centenaire. On dit souvent que, de là-haut, la vue sur Grenoble est incroyable ! Affronterai-je mon vertige pour le vérifier, le moment venu ? J'ai certes le temps d'y réfléchir, mais c'est une autre histoire...


En attendant, donc, l'exposition dont je vous parle - en place jusqu'au 20 février, tous les jours du mercredi au dimanche - revient sur le contexte historique et propose de prendre la mesure de l'évolution du panorama, en disposant en vis-à-vis des photos prises en 1925, œuvres de René Rivière, et d'autres de 2020, signées Jean-Sébastien Faure et Sylvain Frappat. En complément, de nombreux textes explicatifs (et bilingues français-anglais) donnent toutes sortes d'explications utiles pour le visiteur qui, comme moi, ne maîtrise pas nécessairement ce très vaste sujet. Vous y apprendrez par exemple comment l'industrie a "fabriqué" la ville, de quelle manière le boisement des rives de l'Isère s'est étoffé, ce qu'il est advenu des remparts de la cité ou encore pourquoi des vignerons ont décidé de se réimplanter dans la vallée du Grésivaudan. Autre bonne nouvelle : l'exposition est gratuite pour tous. Livrets, mini-calendriers et affiches sont même offerts à l'entrée !

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Une possibilité d'aller plus loin...

La Plateforme, structure hébergée dans l'autre aile de l'Ancien Musée de peinture, est aussi un lieu d'exposition, consacré aux projets urbains. Vous pouvez actuellement y découvrir le principe de l'architecture dite frugale, c'est-à-dire conçue pour être respectueuse des ressources naturelles, privilégier la transformation de l'existant à la construction de bâtiments neufs et valoriser les matériaux renouvelables et savoir-faire locaux. Entrée libre (avec un pass vaccinal) jusqu'au 19 mars.

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