Münchhausen, quel drôle de héros !
Je ne voudrais pas passer pour un snob, mais je le constate : les merveilleux opéras de Mozart et ma sincère conviction ne m'ont pas toujours suffi à démontrer à quel point la langue allemande peut être mélodieuse. Je persiste et signe ! Malgré ses consonnances germaniques, le nom de Münchhausen est doux à mes oreilles : il m'évoque aussitôt le plaisir que j'avais pris, enfant, à observer le baron qui le porte, dans un film de Terry Gilliam. Autant vous dire sans plus attendre que l'idée d'apprécier un spectacle intitulé Münchhausen ? a rapidement titillé ma curiosité. Point d'interrogation compris...
Ce spectacle, je ne l'ai toujours pas vu au moment de publier ces lignes, mais j'y assisterai dans une petite semaine. Adaptation scénique d'un texte du prolifique Fabrice Melquiot paru aux éditions de l'Arche, il arrive à la Bobine de Grenoble grâce à la compagnie Intermezzo. Au plateau, trois comédiens : Marguerite Courcier, Bastien Lombardo, Anthony Gambin. Avec eux, un musicien : Erwan Flageul. Et en coulisses, parmi d'autres, la metteuse en scène : Marie Neichel. Des artistes que je connais et dont le talent ne fait pour moi aucun doute. C'est avec la dernière nommée que j'ai discuté récemment pour en savoir un peu plus sur ce que je découvrirai bientôt. Mais hors de question de tout révéler avant le lever de rideau !
Une précision : Münchhausen ? s'adresse au jeune public, à partir de 8 ans, mais les grands y sont aussi les bienvenus. "L'histoire de ma rencontre avec le baron est assez étrange, s'amuse Marie. Je cherchais une pièce de théâtre pour enfants. J'en ai lu beaucoup à Troisième Bureau. Or, il se trouve que mon père est né à Munchhausen, en Alsace, et j'y ai donc passé des vacances, petite. Ce n'est pas le village du baron, mais j'ai trouvé ça drôle et suis donc partie de ce clin d'œil à mon père". Avec, en prime, la joie d'évoquer ce grand personnage, bien réel mais réinventé par un écrivain allemand du 18ème siècle finissant, et si séduisant encore pour les gamins d'aujourd'hui. "Oui, c'est une star dans tous les pays de l'Est", assure Marie.
De ce héros, la metteuse en scène apprécie surtout le rapport à l'imaginaire et la capacité d'invention. Elle ne le voit pas comme le menteur que l'on décrit parfois, mais comme un simple affabulateur en proie à une réalité trop triviale pour lui. Elle l'explique : "Ce qui m'intéresse, surtout auprès d'enfants, c'est de montrer comment la fantaisie peut entrer dans nos vies de tous les jours et nous sauver parfois des situations les plus terribles". D'où également sa décision - imprévue au départ - de confier à une comédienne le soin d'incarner le baron. La troupe a aussitôt trouvé son alchimie, les uns et les autres ayant déjà travaillé ensemble auparavant. Marie témoigne ainsi volontiers de son plaisir à diriger tout ce petit monde. J'imagine qu'il sera communicatif et connais suffisamment le baron pour y croire, même si je n'ai pas (encore) lu le texte. D'après les photos que j'ai pu voir, la mise en scène s'annonce ambitieuse, avec un écran pour projeter un méli-mélo d'images et tenir lieu de castelet, ainsi que des tables pour la musique. Je suis impatient de voir cela en mouvement ! Après un an de travail et cinq résidences, Marie a hâte, elle aussi, se montre de fait assez confiante et espère surprendre...
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Les dates à venir :
- à la Bobine (Grenoble), mercredi prochain, 2 février - deux représentations (9h30 et 15h00),
- à l'Ilyade (Seyssinet-Pariset), au Diapason (Saint-Marcellin) et avec l'ACCR (Saint-Jean-en-Royans) en saison 2022-2023.
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